Le vent qui fait chanter les âmes
Des gars partis, des bonnes femmes,
A pris sa flûte, et quand il joue,
Leurs sanglots passent par les trous.
Le vieux qui souffle comme un sourd
Dessus la dune depuis toujours,
Ce soir, par quel caprice, ô gué?
Sifflote un air un peu plus gai.
Les falots des petits bateaux
Clignotent là-bas leurs yeux clairs,
Le flot étale, en flocons blancs,
S'en vient tout doux comme moutons.
Et la chanson est, ma foi, si pressante
Que tout en haut du ciel joli
Deux ou trois étoiles filantes
Entrent en danse, elles aussi:
Et le bal blanc mené par le vieux berger gai
Se berce à la plage où les filles
En entendront demain matin, ô gué!
L'écho riant dans les coquilles . . .