10 of

You are browsing the full text of the article: Les Lettres et Les Arts: Le Théâtre

 

 

Click here to go back to the list of articles for Issue: Volume: 1 of L'image

 

L'image  Volume 1   Issue: 10  September 1897  Page: 311
 
Les Lettres et Les Arts: Le Théâtre By Jean Jullien
Profiles: click on name to see profile
 
Cahard, André [1868-1925. France. Illustrator/Painter/Engraver]
Kohl, Armand Émile Jean Baptiste [1845-?. France. Wood Engraver/Illustrator]
Van Dongen, Kees [1877-1968. Netherlands/France. Painter/Poster Designer/Ceramist]
Captions:
 
Article title decoration by Kees van an Dongen; engraved by Armand Émile Jean Baptiste Kohl
Zoom:
100% 200% Full Size
Brightness:
Contrast:
Saturation:
 
Les Lettres et Les Arts

Le Théâtre
 
Les théâtres font leur réouverture et, pour bien marquer leurs intentions, reprennent l'ancien répertoire. Au Vaudeville, on nous a servi cette vieille drôlerie, défraîchie, intitulée les Jocrisses de l'Amour, et la Comédie, pour ne pas être en reste, a monté cette sinistre pantalonnade qu'on nomme la Vie de Bohême. Dire que M. Claretie et ses comités n'ont rien trouvé de plus artistique ni de plus littéraire dans les répertoires de tous les théâtres que cette machine insipide, ridicule de prétention et de sensiblerie qui, même à l'Odéon, semblait déjà surannée et ne peut vraiment éjouir que quelques très antiques provinciaux de passage; décidément il n'y a rien à espérer de ces messieurs. C'est ailleurs qu'il va falloir chercher l'art dramatique, c'est ailleurs que nos auteurs doivent porter leurs oeuvres, c'est ailleurs qu'ils trouveront un public. – Mais où? Je vais essayer de l'indiquer.

A quoi ont abouti toutes les tentatives de relèvement théâtral faites depuis une quinzaine d'années? à faire la fortune des cabarets, dits artistiques, de Montmartre. Pourquoi ? parce que ces tentatives s'adressèrent à un public spécial, un public bourgeois et blasé, incapable de vibrer à l'audition d'une oeuvre d'art, s'en défendant même. Un public entrant au théâtre, ou par snobisme parce qu'on doit assister à telle représentation et trouver bien quand même les ouvrages de tel auteur, ou par hygiène pour faire la digestion et rire de plaisanteries grasses et de scènes déshabillées. Ce public ne pouvait aider à la rénovation artistique. Il est allé aux représentations d'avant-garde par curiosité; ce qui est sérieux, ce qui est artistique, ce qui donne à penser et à réfléchir l'ennuie. Et, rasé par les anciennes rengaines, rasé par les pièces modernes qu'il ne voulait pas se donner la peine de comprendre, – oeuvres que ses conseillers ordinaires condamnaient d'ailleurs hautement, – il s'est dirigé avec joie vers les guin- guettes fumistes où on lui donne de la rigolade, des revues "spirituelles" et des couplets salés tant qu'il en veut.

A côté de ce public d'élite, il en est un autre, la grande majorité, le public-peuple, qui celui-là vibre, écoute les pièces, se laisse pénétrer, – inconsciemment d'ailleurs, – parla puissance de l'oeuvre dramatique et s'enthousiasme sincèrement, c'est avec ce public et avec ce public seul qu'on peut tenter une révolution. Eh bien, qu'ont fait les auteurs nouveaux jusqu'à présent pour ce public? Rien. Ils s'adressèrent toujours au bourgeois, parce que le bourgeois pour eux c'est l'argent, et jamais au peuple qui est, lui, le succès. Ils ont laissé quelques faiseurs, et des pires, assaisonner pour ce peuple en mélos infâmes les romans absurdes qu'ils lui avaient déjà servis en feuilletons, monstrueux assemblage de rapts, de vols, de viols et d'assassinats avec déclamations grotesques et pleurnicheries. Ces spectacles enfantins, attendrissants seulement pour quelques vieilles concierges, ont bien vile dégoûté les hommes raisonnables qui, ineptie pour ineptie, ont préféré aller au café-concert, où ils n'avaient pas besoin de se casser la tète à suivre le fil d'une intrigue absurde, où ils pouvaient fumer à l'aise et boire un bock pour le même prix.

Jusqu'à présent toutes les entreprises de théâtres

L'image  Volume 1   Issue: 10  September 1897  Page: 312
 
Les Lettres et Les Arts: Le Théâtre By Jean Jullien
Profiles: click on name to see profile
 
Van Dongen, Kees [1877-1968. Netherlands/France. Painter/Poster Designer/Ceramist]
Captions:
 
Article title decoration by Kees Van Dongen
Zoom:
100% 200% Full Size
Brightness:
Contrast:
Saturation:
 
théâtres populaires, ou s'alimentèrent dans les répertoires de l'Ambigu et des théâtres de quartiers – partant de ce principe que, pour le peuple, il faut des oeuvres informes et niaises, à formidables effets – ou prétendirent lui imposer l'audition de tirades plus ou moins politico-socialistes. Or ce public n'est point aussi sot qu'on le prétend, il laisse les fables aux enfants et lit les déclamations de ses tribuns dans les journaux; au théâtre, il demande autre chose. On a vu, par les essais de M. Lemonnier au Théâtre delà République, que ces spectateurs acceptaient volontiers le classique; aussi pour cet hiver leur annonce-t-on une série de matières classiques du meilleur choix et avec conférence de Sarcey; l'Odéon quoi! Ils accepteraient encore mieux les oeuvres des auteurs nouveaux, et les comprendraient bien plus sûrement que le public bourgeois; d'abord parce qu'ils y mettraient toute leur attention, ensuite parce qu'ils seraient séduits par la sincérité des idées et de la formule que le bourgeois blague d'avance. Malheureusement il es t m al porté parmi les lettrés de donner une pièce à un théâtre populaire, et puis ça rapporte beaucoup moins, et nos auteurs persistent à faire le pied de grue à la porte de la Comédie-Française, laquelle leur rit au nez et reprend: la Vie de Bohême!

Plus nous allons, cependant, plus le devoir s'impose pour les auteurs de travailler dans le sens du populaire vrai, c'est-à-dire du théâtre représentant devant le peuple, au lieu du traditionnel mélo, de véritables oeuvres d'art. L'an dernier, une proposition était faite à tous les syndicats de Paris de souscrire un certain nombre de bons représentant les billets de place d'un théâtre jouant les oeuvres artistiques d'auteurs nouveaux. La chose fut sur le point d'aboutir, par malheur la politique s'en mêla et les syndicats, qui attendent tout de leur providence le Conseil municipal, attendront encore longtemps leur théâtre. Depuis, s'organisa le théâtre Civique, dont le rôle ne se bornera pas, je l'espère, à aller de quartier en quartier déclamer des pages de littérature et qui, sans doute, bientôt représentera des oeuvres dramatiques. Enfin, pour l'hiver prochain on nous promet, réellement, un populaire littéraire, on y annonce déjà la première d'une pièce inédite, Mariage libre, et l'on demande des manuscrits aux jeunes. Qu'en adviendra-t-il? Si l'entreprise est franchement et sérieusement conduite, si un souci d'art prime celui de la recette, si les pièces en valent la peine et sont dans la forme moderne et sincère, la forme vivante, dramatique par excellence, on peut prédire sûrement le succès: je le souhaite.

Antoine, qui pendant dix ans chercha le triomphe de l'art nouveau devant un public spécial, l'a parfaitement compris. Il fut il y a quelques années obligé de renoncer, son public étant par trop blasé sur tout ce qu'on pouvait représenter devant lui. Aujourd'hui Antoine reprend la campagne; mais ce n'est plus comme directeur d'un théâtre d'à côté, d'un théâtre d'exception, c'est un théâtre populaire qu'il va diriger, un théâtre qui jouera tous les soirs et dont les places seront à très bas prix. Avec cela, qu'il continue à faire de l'art, qu'au lieu de chercher – ainsi que les autres directeurs – la pièce à argent, la pièce bourgeoise, pleurarde, hébété ou vaudevillesque, il joue la pièce à idées, la pièce de haute portée et de belle forme, et il réussira définitivement à s'imposer et à imposer ses auteurs. Et puis, qu'il fasse de très courts entr'actes et mette le public à son aise, il y a assez longtemps qu'on se fiche de lui.

JEAN JULLIEN.


LA MUSIQUE

La Passion selon Saint-Matthieu

De BACH

(TROISIÈME ARTICLE)

Bach, qui connaissait admirablement les res- sources qu'offre cette polyphonie complexe, s'en est merveilleusement servi dans la Passion. S'il en fait usage très fréquemment d'une façon incidente dans le cours d'un morceau, il met en toute évidence ce système d'imitations dans les ensembles, là où il a à représenter les sentiments d'une foule dans les endroits du texte évangélique où sont rapportées les paroles prononcées par un groupe d'individus: les interrogations des disciples, la déclaration des faux témoins qui forme un canon rigoureux, les paroles des prêtres et des anciens, celles des deux pontifes après la trahison de Judas: "Il n'est pas permis de mettre cet argent dans le trésor", l'exclamation des soldats: "Oui, cet homme était vraiment le Fils de Dieu"... Citons encore les cris poussés par la multitude, lorsque

L'image  Volume 1   Issue: 10  September 1897  Page: 313
 
Les Lettres et Les Arts: Le Théâtre By Jean Jullien
Profiles: click on name to see profile
 
Royer, Henri Paul [1869-1938. France. Painter/Illustrator]
Smachtens, Charles Antoine [1864-?. France. Engraver]
Captions:
 
Drawing by Henri Paul Royer; engraved by Charles Smachtens
Zoom:
100% 200% Full Size
Brightness:
Contrast:
Saturation:
 
Pilate demande ce qu'il faut faire de Jésus: "Fais-le mettre en croix! "Ce thème qui monte graduellement des basses aux soprani et reparait plus loin, transposé dans une sonorité plus aiguë, a un caractère saisissant de férocité et de sauvagerie, avec ses accents durs et heurtés, son rythme brisé, ses harmonies altérées.

Dans les airs, Bach emploie de préférence les répétitions non croisées (n'empiétant pas, comme les imitations, l'une sur l'autre), en d'autres termes, la répétition par les progressions, moyen de développement de la phrase, progressions tonales ou modulantes, mélodiques ou harmoniques, la répétition par une simple alternance du thème ou de sa partie caractéristique entre la voix et les instruments. Tous ces procédés dérivent du même principe: la représentation multiple d'une image sonore au moyen de mouvements diversement combinés, ayant des points de départ différents, conjugués entre eux ou successifs. Mais ce principe est général, il est celui de toute musique, de la musique elle-même. En une courte digression, considérons-en toute la portée.

Le peintre et le statuaire font des représentations directes de la vie, ils l'immobilisent en des attitudes caractéristiques, comme le spectacle des objets extérieurs vient se fixer, pour un instant, sur la rétine de notre oeil. Le musicien, lui, dans son art transposé, essentiellement mobile et presque entièrement fait de nuances, réalise une image aussi fidèle que possible, et il la répète, pour qu'elle puisse se fixer.

Ceux-là ont transporté sur la toile et sur le marbre, d'un seul coup, le tableau de la vie, celui-ci est semblable au peintre qui le redessinerait et le repeindrait à nouveau, à plusieurs reprises,

L'image  Volume 1   Issue: 10  September 1897  Page: 314
 
Les Lettres et Les Arts: Le Théâtre By Jean Jullien
Zoom:
100% 200% Full Size
Brightness:
Contrast:
Saturation:
 
sans cesse, pour ainsi dire. Leur oeuvre, commune en certains points, se complète et se continue. Ceux-là, en effet, traduisent de la vie les formes durables, définitives, statiques, celui-ci, la mobilité, le perpétuel devenir, le mouvement à tous ses degrés: les forces agissant d'une manière égale et continue, ou passant par un maximum, la tension suivie de la détente. La succession des images sonores est donc infiniment variée: images identiques, comme dans le style rigoureux de la fugue, du canon et les répliques simples, images semblables seulement, comme dans les imitations libres ou les progressions. Assimilables à des formes géométriques dans l'espace, dont la projection, l'ombre, si l'on veut, représente leur rythme particulier, l'art des maîtres peut nous montrer ces images se modifiant peu à peu, sous l'influence du sentiment qui évolue, présentant des figures équivalentes de même ombre rythmique, devenant plus petites ou plus grandes, conservant les traits de l'image initiale, du type créateur, au milieu d'éléments nouveaux,jusqu'au moment où ceux-ci, venant à prédominer, en traînent finalement l'ensemble vers une forme entièrement nouvelle. Décrire la marche de ces évolutions lentes ou rapides, c'est étudier l'histoire de la mélodie dans une oeuvre, à travers les oeuvres, à travers les styles, telle que l'ont comprise les grands musiciens.

Si, maintenant, revenant à Bach et aux caractères généraux de son oeuvre, nous appliquons les considérations précédentes, nous voyons que le maître cherche à reproduire, avec la plus grande intensité et un large développement, tel ou tel état d'âme particulier, plutôt qu'un enchaînement d'états successifs et transformés. La Passion nous offre, comme le feraient les arts plastiques, une série de tableaux isolés, évoqués chacun par un sentiment unique et réalisés dans une forme où l'unité est scrupuleusement observée.

Chacun de ces tableaux présente un plan de composition identique, ou qui varie fort peu. Dans les airs, cette uniformité est très apparente. A la voix humaine vient se mêler une voix idéale, exprimée par les instruments et dans un timbre systématique, tantôt celui des violons ripieni, ou d'un violon solo, tantôt celui du hautbois, celui des flûtes traversières... L'idée musicale est exposée d'abord par cette voix idéale, en une forme résumée, terminée par une cadence nettement conclusive; le chant la reprend ensuite, en la développant, et la cadence qui s'y trouve in fine est redoublée instrumentalement, par une sorte de ritournelle confirmant la conclusion de cette première phrase. Dans la phrase suivante, qui constitue la seconde partie de l'air, nous retrouvons ce même système de répliques et de redoublements. Le plus souvent l'air se termine par un da capo, c'est-à-dire par la reprise soit de toute la première partie, soit de l'introduction instrumentale seule avec sa conclusion définitive.

Dans ces deux parties, le mouvement reste le même, les dessins mélodiques différent très peu. Le texte, auquel les airs sont adaptés, est extrêmement court: phrases brèves, – deux généralement, – composées d'un petit nombre de mots, exprimant une pensée d'édification, ou les sentiments qu'inspirent, au fur et à mesure qu'elles ont lieu, les douloureuses scènes du drame. La brièveté du texte ne correspondant pas à la longueur delà phrase mélodique, les répétitions des mêmes termes sont constantes, d'une fréquence monotone, d'autant plus monotone pour nous que le procédé est aujourd'hui tout à fait hors d'usage. Wagner l'évite avec le plus grand soin, systématiquement.

Le texte de la Passion – la partie ajoutée à l'évangile – est l'oeuvre de Chrétien Frédéric Henrici, qui, sous le pseudonyme de Picander, fut le collaborateur ou plutôt le parolier de Bach pour divers ouvrages. Picander était un poète fort médiocre, et il le prouve surabondamment dans son oratorio. Mais, en matière de livret, il ne faut pas être difficile; ne pas présenter de contresens, ne pas défigurer un tel sujet, c'est déjà quelque chose. Nous devons tenir compte à l'auteur de ses bonnes intentions, du but qu'il a poursuivi: une représentation simple, naïve de la Passion, telle qu'elle fut réalisée dans les arts aux époques primitives, comparable à ces tableaux mystiques, où nous voyons, encadrant la scène, un groupe de pieux personnages en costumes du temps, agenouillés, les mains jointes, assistant au drame avec émotion.

D'ailleurs la musique est là pour suppléer à l'insuffisance de la poésie (si on peut appeler ainsi des vers aussi prosaïques), elle s'en acquitte pleinement. Bach, complétant l'ébauche, réalise magistralement celte succession de divers sentiments pour lesquels Picander ne lui apporte que des indications très sommaires ou trop vagues, il les développe d'abord sous la forme de l'air, au moyen de rythmes et de dessins mélodiques d'une haute valeur expressive.

L'image  Volume 1   Issue: 10  September 1897  Page: 315
 
Les Lettres et Les Arts: Le Théâtre By Jean Jullien
Zoom:
100% 200% Full Size
Brightness:
Contrast:
Saturation:
 
C'est l'inquiétude du remords, le cri du repentir 1., l'émoi d'un coeurqui implore la miséricorde céleste 2... et très nettement est évoquée devant nous l'image d'une Marie-Madeleine, de la Juive de Magdala dont la douleur est navrante lorsqu'elle cherche le Sauveur disparu 3., de la pécheresse repentie et rachetée qui appellera à Jésus les âmes égarées.

Ici ce sont d'autres voix féminines qui gémissent, émues et compatissantes, devant la trahison du disciple préféré 5., lorsque Jésus est conduit au tribunal 6., au spectacle de l'horrible flagellation 7.; elles proclament l'innocence de l'accusé 8., la grandeur du sacrifice, l'abandon au divin Maître 9.

Les hommes interviennent à leur tour, ceux-ci ayant décidé de veiller avec Jésus 10. voulant se charger, en expiation de leurs fautes, de la croix trop lourde pour lui 11., s'efforçant de suivre les divins exemples: l'âme fortifiée, brave désormais contre les calomnies et les insultes 12. ceux-là éclatant en reproches contre les bourreaux 13; d'autres voix s'élèvent enfin, célébrant l'enthousiasme du sacrifice 14. l'exquise douceur de la rémission du péché, de la purification 15.

A côté de ces manifestations isolées, de ces expressions individuelles, Bach a résumé les sentiments de la foule dans les chorals, admirables d'accent, d'une piété douce et pénétrante. Ce sont des morceaux très courts, d'un mouvement lent, dont le dessin est presque entièrement fait de degrés conjoints (pas de grands intervalles, quelques mouvements de quartes, tierces descendantes en majorité, mais en réalité la proportion des notes disjointes étant presque négligeable). Les chorals portent en eux-mêmes leur harmonie complète; ils sont destinés à être chantés sans accompagnement, à l'exception pourtant de deux, dont la disposition remarquable mérite d'être signalée. Bach, dans ces deux morceaux, confie le thème à un seul genre de voix, "au soprano ripieno". Les autres parties vocales exécutent avec l'orchestre non point un accompagnement, mais une véritable mélodie, différente de l'autre, exposée d'abord, et dont la polyphonie forme un tout très complexe. C'est la grande phrase caractéristique de Bach que nous trouvons ici, fleurie comme un plain-chant orné, absolument continue, évoluant sous le thème et dans les longues pauses que la voix observe à la fin de chaque verset. Jamais plus riche vêtement ne fut donné à un thème ou à une mélodie.

Dans le premier de ces chorals, par lequel l'oeuvre débute, où la phrase polyphonique mi mineur vient se mêler merveilleusement à la mélodie du choral, nous remarquons les interrogations naïves de la foule demandant ce qui va se passer; Bach les a exprimées par une figure rythmique très vive, employée systématiquement. Nous ne pensons pas que ce morceau, par l'ampleur du développement où se rencontrent de nombreuses imitations ou progressions, par la tristesse désolée du premier thème, ait été jamais égalé, même imité. Il semble que ce soit une page unique.

Dans le second, qui termine la première partie, l'éclatante tonalité de mi majeur, répondant, par opposition, à celle que nous avons entendue au début et fermant ainsi ce premier cycle harmonieux, les longs traits montants et descendants au dessin uniforme qui, partant des instruments à vent, se répandent, avec leurs vagues envahissantes et rythmées, dans tout l'orchestre, le travail très mouvementé des voix sous le choral, ces divers éléments apportent à ce morceau un tout autre caractère:
c'est la joie de la délivrance,'"le saint enthousiasme de la rédemption qu'a promise le Sauveur.

ÉLIE POIRÉE.

(A suivre.)

-
* * *

1. Air no. 10 (contralto), fa dièse mineur (2 flûtes obligées),
2. Air no. 48 (contralto), si mineur (partie de violon solo, dont les ornements ont un caractère de musique orientale).
3. Air no. 36 (contralto), avec choeur, si mineur et ré majeur (violons, flûtes et hautbois).
4. Air no. 70 (contralto), coupé de quelques interrogations du choeur, mi bémol majeur (3 hautbois de chasse).
5. Air no. 12 (soprano), si mineur (flûtes et violons).
6. Air no. 33 (soprano et contralto), mi mineur (flûtes et hautbois, acct de violons et d'altos qui dessinent une figure rythmique très expressive), suivi d'un ensemble grandiose, très mouvementé, exécuté par toutes les masses chorales.
7. Air no. 61 (contralto), sol mineur (violons). Voix se mouvant avec peine, s'arrêtant, mal assurée,' hésitante, rendue tremblante par l'émotion.
8. Air no. 58 (soprano), la mineur (flûte accompagnée seulement par 2 hautbois de chasse).
9. Air no. 19 (soprano), sol majeur (2 hautbois).
10. Air no. 36 (ténor), ut mineur, avec choeur (hautbois). Allure très décidée de la mélodie, faisant contraste avec la phrase "balancée" du choeur, murmurée et pianissimo
11. Air no. 29 (basse), sol mineur (aucune indication instrumentale dans la partition portant seulement une basse chiffrée).
12. Air no. 41 (ténor), la mineur (accompagnement par les violoncelles);
13. Air no. 51 (basse), sol majeur (violon solo).
14. Air no. 66 (basse), ré mineur (viola di gamba). Allure franche, énergique, accompagnement saccadé,
15. Air no. 75 (basse), si bémol majeur (violons et 2 hautbois
de chasse). Mélodie très douce.

Presque tous ces airs sont précédés de récitatifs qui en font partie, pour ainsi dire, et qui offrent une belle déclamation, souvent très dramatique: pour n'en citer qu'un exemple, celui qui précède le no. 70: "O Golgotha! funeste Golgotha!"

L'image  Volume 1   Issue: 10  September 1897  Page: 316
 
Les Lettres et Les Arts: Le Théâtre By Jean Jullien
Profiles: click on name to see profile
 
Beltrand, Tony [1847-1904. France. Wood Engraver]
Dürer, Albrecht [1471-1528. Holy Roman Empire. Painter/Printmaker/Engraver]
Captions:
 
Tony Beltrand (Un Atelier de Graveurs sur bois (1897); engraved by Tony Beltrand. Albert Dürer [Albrecht Dürer] La Sainte Famille
Zoom:
100% 200% Full Size
Brightness:
Contrast:
Saturation:
 
Les Arts

LA GRAVURE SUR BOIS

"C'est une puissante critique que celle qui s'exprime par des faits", dit Bracquemond dans son Étude sur la Gravure sur bois et In Lithographie "pour Henri Beraldi", l'éditeur de "Trois Livres": or, parallèlement à son analyse prime-sauticre et volontaire, l'Image parut; et l'an 1896 est dorénavant une date initiale pour le renouveau du bois. Oui, pour un artiste, pour un virtuose même, rivaliser de fini monotone avec le cliché photographique, quel "idéal"! La réaction prévue s'est imposée, bienfaisante; et le maître précurseur de l'eau-forte originale s'élève à propos contre la formule qui menace les techniques voisines. Sans doute, il faut frapper fort pour frapper juste, et je laisse aux graveurs sur bois le soin plus minutieux de relever, avec Tony Beltrand, l'inévitable excès d'une théorie trop absolue: en sa haine légitime contre toutes les pseudo-gravures et les similis, Bracquemond chevaleresque va trop loin; moins

L'image  Volume 1   Issue: 10  September 1897  Page: -
 
Les Lettres et Les Arts: Le Théâtre By Jean Jullien
Profiles: click on name to see profile
 
Hals, Frans [c.1582-1666. Netherlands. Painter]
Jarraud, Léonard Antoine [1867-?. France. Painter/Wood Engraver]
Captions:
 
Frans Hals Gypsy Girl (1628-30); engraved by L. Jarraud [Léonard-Antoine Jarraud
Zoom:
100% 200% Full Size
Brightness:
Contrast:
Saturation:
 
Frans Hals (c.1580-1666) Gypsy Girl (1628-30); engraved by L. Jarraud [Léonard-Antoine Jarraud (1867-?)]

L'image  Volume 1   Issue: 10  September 1897  Page: -
 
Les Lettres et Les Arts: Le Théâtre By Jean Jullien
Profiles: click on name to see profile
 
Ròsa, Salvator [1615-1673. Kingdom of Naples. Painter/Engraver]
Captions:
 
Study by Salvator Rosa
Zoom:
100% 200% Full Size
Brightness:
Contrast:
Saturation:
 
Study by Salvator Rosa

L'image  Volume 1   Issue: 10  September 1897  Page: 317
 
Les Lettres et Les Arts: Le Théâtre By Jean Jullien
Profiles: click on name to see profile
 
Dürer, Albrecht [1471-1528. Holy Roman Empire. Painter/Printmaker/Engraver]
Captions:
 
Albert Dürer [Albrecht Dürer] Cavalier du Char Triomphal de l'Empereur Maximilien
Zoom:
100% 200% Full Size
Brightness:
Contrast:
Saturation:
 
préoccupé des lois de l'histoire que de l'affirmation d'un idéal, il confond la partie rétrospective avec la partie moderne, réduisant le "tailleur d'ymaiges" à n'être plus qu'un "praticien". de traits qui supplantèrent les enlumineurs. Les chargé non pas d'interpréter un dessin, mais simplement d'en conserver les traits: légère querelle de mots, qui atteint moins l'art lui-même que la susceptibilité des artistes, car tous s'accordent avec le maître pour venger le livre illustré de l'ignorance des éditeurs et des représailles du "procédé". Bien plus: la coïncidence n'est-elle point suggestive, qui rapproche fraternellement les dires de Bracquemond du retour de quelques-uns à la xylographie primordiale? Il semble qu'il ait pris la plume en faveur des quattrocentistes de l'estampe et des préraphaélites de la vignette, qui veulent restaurer la gravure sur bois de fil, au canif, en taille d'épargne. L'archaïsme est le piment de toute rénovation. Demain se rajeunit avec hier. Et le meilleur plaidoyer pour l'avenir du bois, c'est d'eu bien saisir le passé, depuis les candides épargneurs faits parlent d'eux-mêmes, empêchant de rien "perturber"; mais les origines toujours restent nuageuses. Comment savoir ou deviner l'heure précise qui dicta mystérieusement au premier "coupeur de bois" l'idée de confier une image naïve aux sillons du buis souple ou du poirier dur? La limpide érudition des Duplessis et des Delaborde ne peut suggérer comme date que le seuil du XVe siècle et comme séjour que les Flandres. Sous le crépuscule enfumé des vieilles cités moyenâgeuses, la Renaissance déjà palpitait: un désir de savoir et de voir maria le texte à l'image. Le bois est le plus ancien mode

L'image  Volume 1   Issue: 10  September 1897  Page: 318
 
Les Lettres et Les Arts: Le Théâtre By Jean Jullien
Profiles: click on name to see profile
 
Burgkmair, Hans, the Elder [1473-c.1531. Free City of Augusburg. Painter/Engraver]
Dauvergne, Louis Adolphe [1865-1920?. Grance. Wood Engraver/Painter/Illustrator]
Holbein, Hans, the Younger [c.1497-1543. Holy Roman Empire/England. Painter/Printmaker]
Lützelburger, Hans [1495?-1526. Switzerland. Woodcut Artist]
Captions:
 
Hans Holbein [Hans Holbein the Younger] Bois des Simulacres de la mort; engraved by Hans Lützelburger [Hans Franck Lützelburger]. Hans Burgmair [Hans Burgkmair the Elder] Bois Trostspiegel Francisci Petrachae; engraved by Dauvergne [Adolphe or Louis Adolphe Dauvergne]
Zoom:
100% 200% Full Size
Brightness:
Contrast:
Saturation:
 
de gravure; contemporain, précurseur même de l'imprimerie, d'abord il devient l'auxiliaire de la foi:

Jésus soit en ma teste et mon entendement,
Jésus soit en mes yeux et mon regardement,

disait chez nous, sous Charles VIII , maître Anthoine Yérard, invoqué naguère, à la naissance de l'Image, par notre savant aîné de lettres André Michel, qui finement ajoutait: a Le livre tuait le manuscrit, et l'estampe la miniature. Puissent les graveurs philosophes, menacés par les photographes, retirer au moins de la méditation de l'histoire cette consolation mélancolique qui s'appelle la résignation!... "Mais l'histoire enseigne mieux encore: l'activité. Autour des Van Eyck, la familiarité du Nord favorisait la propagande imagée, pieuse, populaire, intime, évangélique, qui présage Rembrandt et Luther. Jusqu'ici, pratique anonyme, uniforme: mais, en Allemagne, le livre à images, rapprochant Pfister et Gutenberg, précède de peu les magnifiques et hautains artistes que la jeunesse enivrée de Bracquemond saluait
comme "les antiques de l'estampe": les 80 planches d'une Bible des pauvres, de Koburger, sont datées de Nuremberg, après 1472. Et le nom de Michel Wolgemuth sert de péristyle à celui d'Albrecht Dürer. Voici l'Apocalypse et la Vie de la Vierge, les pièces instinctivement magistrales qui, tante de classique beauté, possèdent le mâle accent du dessin fier et du vrai bois. Durer a-t-il manié lui-même la pointe et l'échoppe? Question secondaire, en présence des résultats attestant le souffle directeur d'une pensée. L'image et l'idée s'unissent non seulement sous le rouleau de l'imprimeur, mais sous le front du génie. Dûrer, et puis Kranach, Hans Baldung Grim, II. Schauffelein qui collabore au fameux Triomphe de Maximilien: luxe princier

L'image  Volume 1   Issue: 10  September 1897  Page: 319
 
Les Lettres et Les Arts: Le Théâtre By Jean Jullien
Profiles: click on name to see profile
 
Cranach, Lucas, the Elder [c.1472-1553. Saxony. Painter]
Dupré, Georges-Joseph [France. Engraver]
Kohl, Armand Émile Jean Baptiste [1845-?. France. Wood Engraver/Illustrator]
Salomon, Bernard (Le Petit Bernard) [c.1508-c.1561. France. Painter]
Captions:
 
Lucas Cranach [Lucas Cranach the Elder (1472-1553)] Dois des Icones Catecheseos.

Petit Bernard. Bois del Nuovo Testatamento. Engravings by Armand Émile Jean Baptiste Kohl and Georges Dupré
Zoom:
100% 200% Full Size
Brightness:
Contrast:
Saturation:
 
qui sauvera des noms plus obscurs. A Bâle, le monogramme H.L. divulgue le nom du collaborateur de Hans Holbein le Jeune: Henry Lutzelburger; groupe magistral encore, qui engendre les rêves macabres et les terrifiantes images: Simulachres de la Mort, Alphabet de la Danse des morts, Figures de la Bible (Lyon, 1538), ennoblissent l'épouvantement par l'expression. Moins de majesté tudesque qu'aux Triomphes impériaux ou qu'à travers les Testaments nurembergeois; mais un discours inoubliable, fait d'intime grandeur et de précision délirante: c'est l'éloge de la folie philosophique et profonde. Et le portraitiste d'Érasme était deux fois marqué pour ravir notre Bracquemond: Holbein et Dürer, en effet, comme artistes, transfigurent l'éloquente fantaisie de l'art moderne issu de la romantique Allemagne; comme graveurs, ils datent l'apothéose du bois, du vrai bois, olfert dans son métier originel, à l'état pur, gardant sa physionomie sui generis par la franchise des belles tailles. C'est bien là que le dessin, principe d'art, concorde avec le trait, principe d'exécution, pour aérer la composition lumineuse en réservant les lignes sobres, en coupant délibérément les blancs élargis, qui sont "l'élément essentiel de l'estampe". Point d'encombrement ni d'arrière-pensée; mais des contours loyaux et de franches valeurs. L'exemple est le roi des préceptes.

L'Allemagne n'a pas monopolisé les beaux bois primitifs: si l'Espagne et l'Angleterre se taisent, l'Italie renaissante et la France, toujours trop oubliée par les Français, eurent à leur tour voix au chapitre. Que le bois ait triomphé de bonne heure dans la pénombre germanique où les longues patiences du tableau de chevalet se consacraient aux piétés naïves, rien de surprenant: mais ne devait-il point s'épanouir avec plus de lenteur en la décorative patrie de Marc-Antoine, élève de Raphaël ? Cependant que les maîtres-peintres s'adonnent au métal que Maso Finiguerra vient de sanctifier, les illustrateurs des vieux livres restent le plus souvent anonymes; leur commentaire figuré se dérobe aux curiosités des archéologues; une hiérarchie semble déjà classer les genres. Toutefois, sous le ciel italien, dans l'atmosphère sereine des fresques, le style s'impose aux moindres décors. A Florence comme à Venise, depuis les sermons de Savonarole jusqu'aux anatomies de Vésale, l'ampleur lumineuse des traits dénote toujours l'influence, sinon la main d'un artiste. A Venise éminemment, sous la presse des Aide ou dans l'atelier du Titien, le bois concourt à la notation vive des costumes typiques ou des imposants paysages: qui ne connaît au moins de réputation le Songe de Pofyphile (1499) que la librairie française traduit un demi-siècle plus tard ? Et c'est un des caractères permanents de la Renaissance latine que ce naturel hymen du christianisme avec l'antiquité, qui fait alterner les Nuovi Testamenti avec les Métamorphoses d'Ovide. En France, au déclin du XVe siècle, la xylographie vulgarise les missels et les livres d'heures: des noms se lisent, non pas toutefois de graveurs, ni d'imprimeurs comme Antoine Koburger ou Jean Froben, mais de libraires qui se font les "architectes" du livre: Simon Vostre, Anthoine Vérard. L'allure encore internationale de l'époque prête un air de famille aux pièces florentines, lyonnaises ou flamandes. A la formule aiguë des linéaments gothiques, peu à peu le charme français et des

L'image  Volume 1   Issue: 10  September 1897  Page: 320
 
Les Lettres et Les Arts: Le Théâtre By Jean Jullien
Profiles: click on name to see profile
 
Andreani, Andrea [c.1558-c.1623. Woodcutter/Printer/Engraver]
Germain, Jules [1877-1946. France. Engraver]
Hokusai, Katsushika [1760-1849. Japan. Painter/Printmaker]
Yegawa [Japan. Wood Engraver]
Captions:
 
Bois de Andréa Andreani; engraved by Germain [Jules Germain]

Hokusaï [Katsushika Hokusai]. Frontispice des Cent Vues du Fushi-Yani; engraved (1834) by Yegawa [Yegawa Tomekiti].
Zoom:
100% 200% Full Size
Brightness:
Contrast:
Saturation:
 
grâces modernes se superposent; aux élégances allongées de l'Ecole de Fontainebleau le bois ne reste pas insensible; l'arabesque est délicate et le sentiment païen. Un mystère enveloppe la personnalité saillante du Petit-Bernard dont l'oeuvre et le nom surnagent de l'oubli. Comparez les Triomphes allemands de Maximilien avec l'Entrée de Henri II à Paris en 1549, et les antithèses de race apparaissent; l'auteur de cette dernière suite est connu: c'est Geoffroy Tory, de Bourges, un des plus fins profils originaux de l'art xylographique avant sa prompte décadence.

Maintenant, pourquoi le bois si florissant va-t-il soudain disparaître, en Italie pour toujours, en France jusqu'aux premiers sursauts de la vignette romantique ? Problème qui s'explique moins par la déchéance d'une technique jamais complètement abandonnée, que par le goût régnant qui fit prévaloir le cuivre pour les solennités ou les badinages des siècles classiques. L'estampe l'emporte sur l'image, comme l'image avait détrôné la miniature. Burin et tradition s'unissent pour la plus grande gloire de la règle. Le bois est écarté, comme l'ami trop sincère dont la politesse craint les élans familiers. Et c'est au loin, sous un autre ciel qui inspire une civilisation longtemps inconnue, que cette puérilité subtile de l'impression fugitive ou de la convention sommaire s'épanche dans la magie de l'estampe japonaise: la couleur, se glissant victorieuse sur les plans du cerisier, dépasse de prime-saut les camaïeux de l'Occident; l'indication reste brève et le décor fantasque; le Fushi-Yama s'estompe à travers le filet d'un pêcheur; sur les transparences du papier de riz, les neiges matinales, les soirs pourprés, les clairs de lune bleus passent dans une écriture vive: certes "l'indication de la chose n'est pas la chose n, comme disait le graveur Danguin; aux yeux du moins dés modeleurs occidentaux. De là, lutte courtoise entre MM. de Concourt et Bracquemond qui, tout en admirant ce trait prime-sautier sachant tout dire avec quelle saveur ornementale, ne peut s'empêcher de conclure: "Par sa conception élémentaire, l'art de l'Extrême-Orient est inférieur, parce qu'il est incomplet dans la représentation de la nature..." Mais nos yeux las n'avaient-ils rien à apprendre d'Outamaro, le psychologue, d'Hiroshighé, le paysagiste, surtout du vieil Hokusaï, le génial écolier de la Mangwa ? La vie n'est-elle pas toujours trop courte pour savourer l'instant et le souvenir, et la science?...

RAYMOND BOUTER.

(suivre.)

Le gérant: TONY BELTRAND.

L'image  Volume 1   Issue: 10  September 1897  Page: -
 
Les Lettres et Les Arts: Le Théâtre By Jean Jullien
Captions:
 
Camille Bernard La porte du Croux a Nevers
Zoom:
100% 200% Full Size
Brightness:
Contrast:
Saturation:
 
Camille Bernard La porte du Croux a Nevers

L'image  Volume 1   Issue: 10  September 1897  Page: -
 
Les Lettres et Les Arts: Le Théâtre By Jean Jullien
Zoom:
100% 200% Full Size
Brightness:
Contrast:
Saturation: